UN PATRIMOINE EN CALLIGRAMMES

Proposé aux écoles primaires (CM1 et CM2) par Bordeaux Métropole dans le cadre du projet international Atlas World Heritage, « Bordeaux, un patrimoine en calligrammes » a été conçu par l’écrivaine Elsa Gribinski.

Calligramme

Les enfants aujourd’hui sont les adultes de demain et le souci du monde que nous leur laisserons est (ou devrait être) l’une de nos préoccupations majeures. Le patrimoine historique et architectural est un legs dont la richesse ne tient pas seulement à la beauté des bâtiments mais aussi à l’histoire des habitants de la ville et à la compréhension de la manière dont l’homme a façonné le territoire.  Bordeaux possède un héritage architectural et naturel tel que, comme on sait, une grande partie de la ville se trouve inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.  

Mais de quoi parle-t-on lorsque l’on parle de patrimoine et comment le rendre durable ? Quels sont les enjeux de sa préservation et les bénéfices de cette inscription ? Appréhender, en général, la notion essentielle de « patrimoine », comprendre l’importance de celui de notre ville et les principaux enjeux de sa protection, d’une façon ludique, sont les objectifs de ce projet.

Ce projet culturel et artistique propose une réflexion sur ces sujets par une démarche qui associe l’écriture et l’art visuel : la création de calligrammes évoquant, par le texte en même temps que par le dessin, le patrimoine de Bordeaux.  Ces calligrammes seront édités sous forme de cartes postales dans le cadre d’un projet européen appelé Atlas World Heritage.

Conçu et mené par l’écrivaine Elsa Gribinski (notamment auteur du livre Bordeaux en couleur avec la plasticienne Andrea Ho Posani, Mollat éditions, 2017), le projet « Bordeaux, un patrimoine en calligrammes » s’inscrit dans la continuité d’un travail destiné à (re)penser et (ré)imaginer la ville par le biais de projets artistiques qui  mêlent le texte et les arts plastiques : « Garonne-calligramme : Quand tes mots dessinent le fleuve » en 2017, pour réfléchir au rôle de la Garonne dans notre paysage urbain, et « Objets imaginaires » en 2018, pour réfléchir à la ville du futur.

Comme pour ces deux précédents projets, respectivement conçus pour la dernière édition d’Agora et pour la mission BM2050, un livret de documentation réalisé par l’auteur comme base des ateliers sera fourni à chaque élève et aux enseignants.

 Bordeaux, patrimoine mondial

 Le 28 juin 2007 à Christchurch en Nouvelle-Zélande, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a inscrit Bordeaux, Port de la lune, sur la liste du patrimoine mondial au titre d’ensemble urbain exceptionnel. L’inscription de 1810 hectares de centre-ville au Patrimoine mondial de l’Unesco a consacré une politique de restauration et de réhabilitation qui a redonné vie au cœur historique de la cité. Avec l’attribution en 2009 du label Ville d’art et d’histoire, le ministère de la Culture a récompensé l’attention particulière portée par la Ville à l’appropriation de son patrimoine par tous ses habitants. 

Le périmètre inscrit au patrimoine mondial, entre Garonne et boulevards, comprend le Port de la Lune et s’étend du nord au sud le long du fleuve, du quai de Bacalan à celui de Paludate, incluant les bassins à flot et le pont de pierre. Il englobe la quasi-totalité de Bordeaux à l’intérieur des boulevards, à l’exception du quartier situé au-delà de la gare Saint-Jean, entre les voies ferrées et le boulevard Jean-Jacques-Bosc.

Les calligrammes

Le calligramme est un texte écrit dont les lignes sont disposées en forme de dessin. Le mot, traduit littéralement, signifierait « belle lettre » ou « belle écriture ».

Si le premier calligramme apparaît en littérature française au XVIe siècle avec François Rabelais et sa « dive bouteille », c’est Guillaume Apollinaire (1880-1918) qui invente le terme en 1918.

Dès sa jeunesse, il avait eu le goût de la calligraphie et des idéogrammes : c’est d’ailleurs en croisant les deux termes qu’il forge celui de « calligramme ». Il aimait les manuscrits enluminés du Moyen Âge, où le dessin était associé à l’écriture. Il s’intéressait aux caractères chinois, qui sont à la fois lettre et image.

Natures mortes, paysages ou autoportrait peuplés d’objets, les calligrammes d’Apollinaire sont autant des poèmes-dessins que des poèmes-peintures. Car ils sont aussi une réplique à ses amis cubistes, Picasso, Léger, Braque ou Marie Laurencin qui, à la même époque, s’approprient lettres et mots pour en faire des éléments à part entière de leurs tableaux. Et moi aussi je suis peintre : ainsi devait s’intituler le recueil de calligrammes envisagé par Apollinaire avant la guerre …