Institut Bernard Magrez : entre le street-art et le land art
Du street-art et du land art à l’honneur à l’Institut Bernard Magrez
Chaque premier dimanche du mois les musées de Bordeaux sont gratuits ! Ce dimanche 6 octobre nous en avons profité pour visiter l’Institut Bernard Magrez (16 rue de Tivoli, 33000 Bordeaux) et nous avons eu la chance de voir trois expositions magnifiques.
123 Soleil
La première (et notre coup cœur) c’est l’expo 1 2 3 soleil de l’artiste Seth. Une expo sortie de l’univers du street-art français dont Seth est un important représentant. Les œuvres, que vous pouvez encore visiter car l’exposition a été prolongée jusqu’au 27 octobre, sont des pièces qui nous transportent à travers l’univers coloré de l’artiste, qui s’auto définit comme un « globe-painter » qui parcourt la planète pour créer un monde peuplé de personnages qui se trouvent en interaction directe avec leur entourage (et les vidéos projetées nous montrent bien cet aspect de l’artiste) :
« Mes peintures sont des portes qui s’ouvrent sur un monde imaginaire auquel chacun peut s’identifier. Mes personnages sont le fruit de plusieurs années de peintures dans la rue, dans plus de cinquante pays différents ».
Même s’il est toujours bizarre de voir des œuvres de street-art dans une salle d’exposition (et on pourrait discuter sur la nature du street art), le choix des œuvres, les photos des créations dans leur contexte urbain dans différents pays comme la Chine, les installations (magnifiques) et les collaborations avec d’autres artistes (le mural fait avec El Mono Gonzales est simplement incroyable) nous permettent de rentrer dans cet univers et d’avoir une expérience propre, sans sentir le décalage entre l’œuvre urbaine et l’œuvre exposée.
Un grain de sel, dans l’encre, nage
La seconde exposition, qui peut être visitée jusqu’à fin novembre : « Un grain de sel, dans l’encre, nage » de l’artiste Sam Dougados.
Cette exposition de photos d’un style de « land art », que l’artiste appelle « beach art », est à la fois une vision poétique de la nature qui a pour cadre la plage, et un exercice de détachement qui nous rappelle l’éphémère de de nos créations (ses œuvres ne durent que quelques heures jusqu’au moment où la mer les efface).
Dans tous les cas, les œuvres, enregistrées sur des clichés et des vidéos, sont d’une beauté calme mais puissante. Une exposition à visiter et déguster calmement, en regardant les détails et les textures de chaque photo. Et n’oubliez pas de monter à l’étage pour regarder les vidéos de la création des œuvres.
La nuit n’en finit plus
Finalement, la troisième exposition s’appelle « La nuit n’en finit plus » de l’artiste Rouge.
Rouge est une artiste de street-art qui travaille depuis ses débuts par collage ou fresque dans l’espace public.
La nuit n’en finit plus (nom sortie d’une chanson de Petula Clark (1963)) est une exposition de peintures de grand format qui privilégie les portraits pleins de force, habités d’une certaine puissance triste, des portraits où la texture semble avoir une importance égale ou supérieure à la représentation de la réalité. « Rouge appose un regard désenchanté mais encore tendre sur nos existences et les choses qui l’entourent et la parasitent » nous dit Andreas Lemaire dans le texte d’introduction à cette exposition et c’est bien la sensation que nous avons en regardant les tableaux.
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