SPECTACLE LA PEAU ÉTANCHE

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La peau étanche est une lecture théâtrale bilingue français – espagnol et aura lieu au Théâtre l’Inox (11 rue Fernand Philippart – 33000 Bordeaux) le 17 janvier à 19h.

La peau étanche est un spectacle de l’écrivaine et réalisatrice Véronique Kanor, d’après le texte éponyme, créé lors de la résidence réalisée à Lima au Pérou en novembre dernier. La peau étanche est un récit puissant et poétique qui transite entre la revendication du droit à une identité métissée et à la différence dans un monde qui prône la standardisation, mais c’est aussi un texte d’amour. Un long poème d’amour où Véronique Kanor dévisage les colères sociales tout en écoutant la symphonie radiophonique des désastres : Un jeune a été tué par la foudre. Un bateau de migrants a coulé en silence. Un village est rayé de la carte. Des falaises entrent en éruption, un glacier est réduit à néant. Une nouvelle forêt vient de jeter l’éponge. Moratoire sur le glyphosate. Dehors, il pleut des trombes de colères et dedans, elle aime un homme qui vit au loin. Et dans ce contexte, l’écrivaine se demande s’il est bien raisonnable de carboner la planète pour aller le rejoindre et fabriquer un petit nid d’amour quand la Grande Cabane brûle ? Comment, pourquoi aimer au bord du cataclysme climatique ? Peut-on troquer le monde contre un homme ? “Je n’ai pas la peau étanche, tant de luttes à recommencer… je n’ai pas la peau étanche, mais j’ai la poésie”

La peau étanche est un spectacle créé dans le cadre du projet “Les rives embrassées” mené par l’association KLACL avec le soutien de la DRAC, l’Institut Français, la ville de Bordeaux et Bordeaux Métropole.

VERONIQUE KANOR

Véronique Kanor est née et a grandi en France, dans une famille martiniquaise, et vit aujourd’hui entre la Martinique, la Guadeloupe et la France métropolitaine. C’est cette identité insulaire qui la conduit, après une carrière de journaliste, à l’écriture. Les questions de la filiation, de la violence et de la colonisation hantent chacun de ses travaux. Qu’il s’agisse de poèmes, de courts-métrages, de performances ou encore de photographies, l’œuvre de Véronique Kanor secoue avec force l’invisible, le latent, le non-dit. Nous rappelant que, comme elle l’écrit dans son recueil Les tôles de la nuit, « Chaque homme est un nulle part échappé d’un écho ». L’autrice évoque la colère des territoires d’outre-mer et l’oubli dans lequel ils continuent d’être relégués. La révolte est, sans doute, le fil rouge de sa démarche artistique : une révolte pleine d’éclats, de pétillance, d’échos. Ses lectures explosives, qui cherchent sans faillir une forme de dialogue avec le public, en sont la preuve la plus frappante. Le « pict-dub-poetry », dans lequel elle s’illustre, est ainsi une performance scénique qu’elle accompagne d’images et de sons.

Son recueil Combien de solitudes… a reçu le prestigieux Prix Éthiophile en 2018, lequel récompense depuis 2015 des textes francophones d’Afrique et des Caraïbes (parmi lesquels ceux de Scholastique Mukasonga, Makenzy Orcel ou encore Abdellah Taïa). Elle y crie l’isolement antillais, le poids insurmontable du passé et les gouffres béants du présent. « Au moment de la passation de pouvoir entre le noir et le blanc, dans une étrange chorégraphie, nous étions quatre cent mille à nous baisser en même temps, à ramasser dans un même geste la dernière étoile. »

Extrait d’un texte de Camille Cloarec (Maison de la poésie de Nantes).


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