Maria Belén Milla ou une géographie de l’amour

On ne peut sans doute pas raconter la Poésie, encore moins les métaphores colorées de Maria Belén Milla qui renvoient à l’espace intérieur de la poétesse, à sa perception du monde, à son désir. On tentera alors juste ici d’en livrer quelques teintes, en espérant ne pas trahir le tableau. D’ailleurs Maria entrelace mots et peinture. Autant d’arts tels un cri puissant, un aveu codé. « La seule façon d’exprimer l’amour, c’est de le nier », et c’est peut-être cette négation/positivité qui s’élabore dans ce recueil en clair-obscur, le sombre manifestant la clarté désirée, à poindre…
Décrire un paysage comme faire un portrait, c’est aussi l’extérieur que le poème enserre avec fureur comme stigmate d’une géographie possible de l’amour. Maria observe le monde, les êtres, la société, la création, et s’en nourrit pour une vérité furieusement nécessaire. L’intériorité s’enrichit et s’exprime grâce et à travers des scènes amoureuses vécues, espérées, ainsi transfigurées.
« La vie est une affaire qui tremble », la poésie de Maria en absorbe le mouvement et la fragilité, en désir de captation du « fond limpide des choses ».
Anne Maurellet
Un soleil brûlant entre les dents de María Belén Milla Altabás (éditions KLAC 2025)
Présentation : 19 mars 2025 à 18h30 à la Bibliothèque de Mériadeck (85, cours du maréchal Juin à Bordeaux)
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