Immersion haute en couleur avec Organ’Phantom !

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Par Emma Callegarin

Envoutants, fascinants et intrigants, les mapping et créations de ce collectif ont pu être admirés aux Bassins de Lumières mais également dans divers autres endroits. Organ’Phantom est une association bordelaise qui fête cette année ses 10 ans, l’occasion d’un retour sur leurs réalisations mais aussi d’un avant-goût des belles choses à venir. Dans cette interview, nous avons eu la chance de rencontrer la directrice artistique de l’association : Marie Laverda.

Marie Laverda, vous êtes la directrice artistique d’Organ’Phantom, pourriez-vous nous présenter brièvement le collectif ? Son histoire et ses ambitions ?

L’association Organ’Phantom créé et diffuse des projets artistiques évoluant dans les champs des musiques à tendance électronique et des pratiques artistiques numériques, c’est ainsi qu’elle a fondé son festival ECHO A VENIR en 2012. Spécialisée dans le video mapping depuis plus de 10 ans, l’association développe en parallèle son pôle « création d’œuvres numériques » avec son collectif d’artistes. Nous sommes donc à la fois diffuseurs d’œuvres mais aussi créateurs et avons un rôle éducatif via des ateliers, cela demande de l’organisation et des réunions. Nous décidons à plusieurs, c’est un travail d’équipe avant tout.

Vous êtes tournés vers l’art numérique, par le mélange des musiques électroniques et des arts visuels, pourtant cela reste encore une forme d’art peu institutionnalisée et peu reconnue, pourquoi ce concept ?

L’association Organ’Phantom a été créé avec les anciens membres de la salle de concerts le Son’Art à la Victoire. La salle avait une programmation musicale très éclectique avec une préférence pour la programmation de musiques hybrides. En poursuivant dans le mélange des genres artistiques, l’association programme des pièces pluridisciplinaires, dans la continuité de ce qu’elle faisait déjà, en associant des disciplines différentes (danse, vidéo, field recording, musique électronique, live, orgue, harpe etc.).

Anitya aux Bassins de Lumières

Vous avez également travaillé avec les Bassins de Lumière autour du projet Anitya, une expérience immersive aux Bassins des Lumières. Comment s’est passée la collaboration ? Et la réalisation de l’œuvre, tant pour le mapping que le field-recording ?

Nous avons démarché les Bassins de Lumières avec des propositions et avons été retenu sur le projet. Monsieur De Cointet a suivi notre création, de l’écriture jusqu’à la diffusion. Il nous a donné quelques conseils techniques, toujours à l’écoute et très disponible. Nous avons pu avoir accès à la Base sous-marine pour toutes nos captations mais les dernières étapes de travail se sont faites lors du premier confinement, donc en télétravail. Cela n’a pas été facile, mais nous y sommes arrivés.

Le collectif fête cette année ses 10 ans, pourriez-vous nous faire une petite rétrospective sur ce que vous jugez comme les plus beaux accomplissements menés ?

Nos actions ont été très diverses, nous avons par exemple commencé à organier les 20 ans de Ninja Tune, Warp rec, mais aussi les 20 ans de carrière de DJ Krush et ce, dès le début de la création de l’association.

Mirage Ô Miroir aux Quai des Queyries à Bordeaux

Par la suite nous avons fondé notre premier festival ECHO A VENIR dont les créations originales les plus marquantes sont : Artefact (avec Joanie Lemercier), Gatcos (avec M.SAYYID d’Antipop Consortium), Mirage Ô Miroir (avec Yosi Horikawa).

Dans le cadre de la Semaine Digitale nous avons produit Mécaniques Discursives (ANTI VJ) puis dans le cadre de collaboration à des expositions nous avons reçu le concert des mythiques Underground Resistance. Nous répondons également à des commandes artistiques, ce qui a permis la naissance d’Anitya (aux Bassins de Lumières), de Dès l’Aube (lors des Journées Européennes du Patrimoine, Chuchotis et Brouhaha (sur la Cathédrale Saint André en décembre 2020).

Vous avez parlé du festival “Echo à venir” que vous avez créé. Il est tourné vers la musique électronique et les arts visuels, les dernières éditions ont dû être annulées à cause du Covid, comment envisagez-vous le futur ?

Pour l’instant nous travaillons sur des projets « COVID compatibles ». Notre action s’organise donc autour de résidences, de répétitions, de créations numériques et nous préparons une reprogrammation de Dès l’Aube pour les Journées Européennes du Patrimoine 2021. Elle sera visible le 18 septembre au Palais Gallien. Avec du public cette fois !

Dès l’Aube au Palais Gallien de Bordeaux

L’année dernière, la mairie de Bordeaux vous a chargé d’organiser le mapping de Noël sur la Cathédrale. Avant cela vous aviez également utilisé la cour Mably, le Palais Gallien et la Bourse du travail comme support, comment le choix des bâtiments se fait ? Comment procédez-vous pour les mettre en valeur grâce au numérique ?

Nous commençons par des recherches, nous nous documentons avec les aides des services de la ville concernés (patrimoine, architectes etc.) sur la partie création de contenu artistique. Ensuite, pour l’implantation, nous essayons au maximum de nous intégrer dans les espaces de manière harmonieuse pour une mise en valeur des sites tout en respectant l’existant : un dôme sur la rosace au sol de la fac de Bordeaux II, un mur d’eau en arc de cercle encadré dans la lignée des arbres le long de la Garonne, une fresque dans la cour Mably en se servant des arches pour un trompe l’œil « fenêtre sur l’extérieur », une harpe sous les voûtes du Palais Gallien, etc.

Chuchotis et Brouhahas sur la Cathédrale Saint-André de Bordeaux

Quelles sont les émotions et les ressentis que vous visez à provoquer chez vos spectateurs ?

Tous types d’émotions ! Cela peut être de l’oppression avec Anitya dans les Bassins de Lumières, de la nostalgie avec Chuchotis et Brouhaha, de l’émerveillement avec Mirage Ô Miroir. Chaque ressenti est unique à chaque personne.

Nous avons évoqué cette année anniversaire, fêtée par une compilation de vos créations originales, à quoi faut-il s’attendre pour 2021-2022 artistiquement ?

Encore des créations dont une diffusée outre-Atlantique, et toujours des projets engagés : créer et diffuser est une chose, véhiculer un discours pour des causes qui nous semblent de nos jours au cœur de toutes les problématiques actuelles (l’écologie, la culture pour tous, la mixité, la parité) est pour nous important.

Liens utiles :

Site internet d’Organ’Phantom 

Réseaux sociaux : Facebook / Instagram

Crédit photo : Organ’Phantom, Radio France, Jonas Laclasse et Pablo Gracias


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